Dans ce livre polyphonique, se dessine le portrait du philosophe danois Soren Kierkegaard. C'est surtout par le témoignage de Régine Olsen que nous voyons évoluer la société danoise du milieu du XIXme siècle. Conspué par les uns, adorés par les autres le génie finira dans l'abandon et la pauvreté. Au cours de son existence, le philosophe se fiancera brièvement avec une jeune fille; il rompra cette relation en 1841. A partir de cette date,il va écrire des milliers de pages.Une question parcourt le roman : quelle justification donner à cette rupture amoureuse? C'est toujours avec beaucoup de talent que Claude Pujade-Renaud nous invite à la lecture. Elle nous découvre par petits touches tout ce qui caractérise la figure énigmatique du philosophe : un être qui aime la marche, les oiseaux et la musique mais dont la simplicité n'est qu'apparente et qui cherche dans sa confrontation avec Dieu sa vérité et le pourquoi de son existence.

Courant XIX ème siècle. Régine Olsen vit avec son mari, gouverneur des Antilles, dans cette région reculée si loin de son pays d'origine, le Danemark. Les journées sont souvent étouffantes et l'arrivée du bateau postal apparaît comme une bouffée d'air frais pour Régine. Mais une fois n'est pas coutume, une lettre sombre va ébranler définitivement sa vie lointaine. La missive annonce la mort de son ancien fiancé, le poète et philosophe Soren Kiergegaard qui l'avait éconduite plusieurs années auparavant sans trop d'explications. Aujourd'hui femme mariée, convaincue d'être heureuse en ménage, elle se refuse à repenser à cette époque de sa vie. Mais les sentiments mêmes contrariés sont comme l'eau qui dort, une simple brise peut tout réveiller. Claude Pujade-Renaud nous livre un roman tout en finesse, baigné d'une certaine torpeur tropicale. Elle réalise une brillante analyse de l’œuvre de Kiergegaard et l'éclaire d'éléments nouveaux. Ils nous font voir l'homme derrière le penseur et révèlent une fois encore que l'un ne pourrait exister sans l'autre.