Ce travail est parti d'une réflexion sur la place de la honte dans la culture à la suite d'une remarque faite par Janine Chasseguet-Smirgel au cours d'un colloque, où dans un rapport centré sur la notion de pureté, aucune référence à l'analité n'apparaissaît. Les thèses développées par l'auteur sont d'une part que la honte est sans doute le premier affect organisateur de la psyché humaine, car présent au début de la vie psychique il l'est aussi à l'origine de l'humanité, telle que les évoquent nos grands récits mythiques. D'autre part selon l'auteur, la honte précède la culpabilité de sorte qu'au cours du développement ontogénétique et phylogénétique de l'homme, ainsi que sur le plan individuel, elle est en quelque sorte remplacée par la culpabilité. La double opposition entre honte et culpabilité d'une part et innocence et honte d'autre part, a fondé, sur le plan théorique, la rupture entre Freud et Ferenczy.