L'amour et le béton
Un superbe exemple de réalisme social qui fait forcément penser aux films de Ken Loach. La première phrase annonce la couleur :"Je vis du côté moche des voies ferrées". Ça se passe à Londres, dans cette tour impressionnante qui ressemble à une base de lancement, sauf que les habitants y font du surplace, emprisonnés par les liens invisibles du déterminisme social. Ça se passe à Londres mais ça pourrait aussi bien se passer à Paris, dans ces zones de gentrification où se côtoient sans jamais se mêler jeunes désœuvrés des cités et bobos endimanchés à la recherche de toast à l'avocat.
Adam vit ici avec sa petite sœur Lauren et un père violent, qu'il appelle "l'autre". Après des années de violences conjugales, la mère a fini par mettre les voiles. Adam espère toujours qu'elle reviendra. En attendant, il zone un peu avec ses deux amis Ben et Pav, mais il est surtout animé d'une fureur de vivre, d'un rêve d'ailleurs.
Mais peut-on vraiment s'en sortir quand on a grandi du mauvais côté ? Une rencontre peut-elle tout changer?
Olivier Dorchamps fait de la belle littérature, celle qui s'intéresse à l'Autre et qui se fait l'étendard des indésirables.
C'est un roman bouleversant, lumineux, qui vous fera passer par toutes sortes d'émotions.