Quarante ans après l'épopée de Jeanne d'Arc - retracée dans Le bon cœur -, Michel Bernard décrit l'incroyable combat de quelques hommes pour sa réhabilitation par l’Église qui l'avait condamnée. Jeanne, souvenir incandescent des jours de conquête, redevient un enjeu politique pour la pérennité de la paix et la concorde dans le royaume.
La trahison des clercs de la Sorbonne, juges de la Pucelle et acquis à la cause anglaise, doit être punie. Mais l'humeur de Charles VII, roi désormais triomphant, est moins portée à la vengeance qu'à la mélancolie et au souvenir de sa maîtresse, Agnès Sorel.
Le récit oscille entre l'enquête pour établir les circonstances de la condamnation et les moments d' un règne finissant. Michel Bernard révèle la personnalité complexe d'un roi mal-aimé de la mémoire collective et illustre aussi les contradictions d'un souverain, écartelé entre la nécessité de l'action et le tentation du retrait. On souligne aussi la prose d'un lyrisme sobre de ce très beau roman historique.