La lecture de Mercy, Mary, Patty se vit comme une enquête. On emboîte le pas au duo d'enquêtrices, une sociologue et sa jeune assistante qui sont chargées d'éclairer l'affaire Patricia Hearst, au service de l'avocat de cette dernière.
Patricia Hearst, c'est cette très jeune femme, fille du richissime baron de la presse William Hearst, enlevée par un groupuscule anti-capitaliste en 1974. L'événement marqua les Etats-Unis, parce que Patricia adhéra aux idées de ses ravisseurs mais aussi parce que ceux-ci, en guise de rançon, ont demandé une somme d'argent destinée à nourrir ceux qui en avaient besoin dans le pays.
Patricia Hearst a-t-elle été victime d'un lavage de cerveau ou au contraire a-t-elle saisi sa chance de s'émanciper de son milieu ? Bien sûr, le roman ne donnera pas la réponse. Au-delà de narrer un intrigant fait divers, Lola Lafon multiplie les points de vue, sonde l'identité et les différentes façettes des protagonistes. Comme avec La Petite communiste qui ne souriait jamais, précédent roman de l'auteure, on referme le livre interpellé par cette interrogation qui jalonne tout le récit, celle de la liberté d'être et de penser.
Finie la quiétude de l'été, voilà une rentrée littéraire qui dérange et qui bouscule !